La CAB vient d’éditer une synthèse technique sur le bilan carbone de 58 fermes laitières bio en Pays de la Loire grâce à CAP’2ER, outil de diagnostic carbone. Le GAB 85, le GAB 44 et le GABBAnjou se sont saisis de cet outil pour réaliser des bilans carbone. Ces 58 éleveurs démontrent une réelle envie de s’adapter au changement climatique et de réfléchir aux leviers pour atténuer les émissions de GES. Cette synthèse doit permettre de leur donner une vision d’ensemble pour qu’ils puissent se situer à travers les résultats par département et à l’échelle régionale. Cette synthèse a aussi pour but d’expliquer les résultats obtenus par les fermes bio et de mettre en évidence les leviers supplémentaires qu’elles peuvent encore activer. Ces éléments intéressent à la fois les structures qui portent les politiques publiques et les structures accompagnatrices des éleveurs. L’objectif est enfin de prendre du recul sur l’outil CAP’2ER, qui est d’ailleurs en constante amélioration, pour mieux prendre en compte la complexité de la problématique de la limitation des émissions de GES en agriculture.

Synthèse technique disponible en PDF ou sur demande à la CAB Pays de la LOIRE

Réalisé avec le soutien financier de l’ADEME, de la DRAAF Pays de la Loire et du Conseil régional des Pays de la Loire


CE QU’IL FAUT RETENIR DE L’ETUDE

Cette synthèse montre que l’agriculture a encore bien des leviers à actionner pour participer de manière significative à l’atteinte des objectifs nationaux visant à réduire les émissions de GES de 40 % en 2030 par rapport à 1990. Les éleveurs bio sont particulièrement intéressés pour comprendre où en sont leurs systèmes en matière de réduction d’émissions de GES, de contribution à la lutte contre le réchauffement climatique, et pour savoir les améliorations qu’ils peuvent mettre en œuvre.

Les résultats obtenus par le diagnostic CAP’2ER sur les fermes bio montrent qu’elles sont plus avancées que l’ensemble des autres fermes diagnostiquées en Pays de la Loire. Ces résultats sont d’autant plus remarquables qu’ils sont supérieurs aussi bien quand ils sont exprimés par volume produit que par hectare. Il est en effet régulièrement mis en avant que les fermes bio ont des résultats inférieurs par volume produit du fait d’une moindre productivité en bio. Les résultats de cette synthèse contredisent cette critique.

Ces résultats sont essentiellement dus à un meilleur stockage de carbone par les prairies de longue durée et par des haies plus présentes dans les fermes bio. La maximisation du pâturage et donc des déjections directes au champ réduisent également les émissions de méthane (CH4) qui peuvent avoir lieu dans les bâtiments à partir des fumiers tassés sous litière. Des marges de progrès sont encore à développer en favorisant l’implantation et la gestion des haies et des prairies, par exemple. Les modalités d’épandage des matières organiques, en évitant leur trop grande exposition à la surface des parcelles, peuvent également limiter la production et le passage dans l’air de protoxyde d’azote (N2O), qui a un pouvoir de réchauffement global très élevé.

Malgré la mise en valeur de ces résultats positifs pour les fermes bio, CAP’2ER peut, nous semble-t-il, encore s’améliorer dans les référentiels de données concernant le stockage par les sols et les haies, et les ratios mis en valeur pour la présentation des résultats. Des modules plus approfondis sur les impacts sur l’eau et la biodiversité seraient également un plus. Enfin, l’élargissement de l’outil aux ateliers cultures permettra un diagnostic complet à l’échelle de l’exploitation.

Contact technique : Patrick LEMARIE (CAB) 06-69-42-78-56


 

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